... mais ce n'est pas très mathématique. La définition correcte repose sur une observation qu'on peut faire sur la fonction partie entière :
Et oui ça surprend, mais comme on ne les étudie pas, on n'y pense pas ! Un peu comme quand on découvre qu'il y a beaucoup plus de nombres irrationnels ($\pi, \sqrt{2}, ...$) que de rationnels ($\frac{1}{3}, \frac{-2}{25}, etc...$)
En effet, en $0$, on observe deux candidats possibles pour une tangente (en bleu). Le nombre dérivé $f'(0)$On peut calculer les limites du taux d'accroissement à gauche et à gauche à droite de $0$, mais elles diffèrent. Tout d'abord à gauche : $$ \begin{array}{rlll} \lim\limits_{x\rightarrow 0^-} \frac{f(x) - f(0)}{x - 0} &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0} \frac{|x|}{x} & \\ &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0^-} \frac{-x}{x} & \text{car } x\lt 0 \text{ sur } ]-\infty;0[ (\text{gauche de } 0) \\ &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0^-} -1 & \\ &=& -1 & \\ \end{array} $$ Puis de même à droite : $$ \begin{array}{rlll} \lim\limits_{x\rightarrow 0^+} \frac{f(x) - f(0)}{x - 0} &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0} \frac{|x|}{x} & \\ &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0^+} \frac{x}{x} & \text{car } x\gt 0 \text{ sur } ]0;+\infty[ (\text{droite de } 0) \\ &=& \lim\limits_{x\rightarrow 0^+} 1 & \\ &=& 1 & \\ \end{array} $$ Le nombre dérivé en $0$ n'est donc pas défini.
Cette fois, en $0$ il y a bien une tangente (en bleu), mais elle est verticale. Elle n'adment donc pas d'équation affine, et donc pas de coefficient directeur.
On peut calculer le taux d'accroissement entre $0$ et $x$ et sa limite quand $x$ tend vers 0 : $$ \lim\limits_{x\rightarrow 0} \frac{f(x) - f(0)}{x - 0} =\lim\limits_{x\rightarrow 0} \frac{\sqrt{x}}{x} =\lim\limits_{x\rightarrow 0} \frac{1}{\sqrt{x}}=+\infty $$ Le coefficient directeur de la tangente n'existe que si le calcul de limite précédent donne un nombre réel.
On peut aussi s'en rendre compte grâce à la fonction dérivée $f'(x) = \frac{1}{2\sqrt{x}}$ qui n'est pas définie pour $x=0$
ou le 1er, 2ème, ou n'importe quel étage intermédiaire (entre 0 et 10) décidé à l'avance.
Soit $f$ une fonction continue et croissante sur un intervalle $[a;b]$ fermé. Soit $k \in [f (a);f (b)]$.
Alors, l'équation $f (x) = k$ admet au moins une solution unique $\alpha \in [a;b]$
On dira juste que dans le cas non continu, le théorème ne s'applique pas.
Le (ou les) théorème des valeurs intermédiaires, nous permet de justifier l'existence de solutions uniques à des équations
C'est un résultat théorique très important puisque jusqu'ici, on ne savait traiter que le cas des fonctions affines et des polynômes du second degré.
...et donc avec un fonction décroissante. Il n'y aurait qu'à remplacer dans l'énoncé précédent croissante par décroissante, puis $k \in [f (a);f (b)]$ par $k \in [f (b);f (a)]$. On peut aussi énoncer un théorème réunissant les deux cas en un seul : le cas monotoneSoit $f$ une fonction continue et monotone sur un intervalle $[a;b]$ fermé. Soit $k$ entre $f (a)$ et $f (b)$
Alors, l'équation $f (x) = k$ admet au moins une solution unique $\alpha \in [a;b]$
| Intervalle $I$ | Si $f$ strictement croissante sur $I$, $J$ est l'intervalle | Si $f$ strictement décroissante sur $I$, $J$ est l'intervalle |
|---|---|---|
| $ [a;b] $ | $ [f(a);f(b)] $ | $ [f(b);f(a)] $ |
| $ ]a;b] $ | $ ]\lim\limits_{x \rightarrow a} f (x);f (b)] $ | $ [f (b);\lim\limits_{x \rightarrow a} f (x)[ $ |
| $ [a;b[ $ | $ [f (a);\lim\limits_{x \rightarrow b} f (x)[ $ | $ ]\lim\limits_{x \rightarrow b} f (x);f (a)] $ |
| $ ]a;b[ $ | $ ]\lim\limits_{x \rightarrow a} f (x);\lim\limits_{x \rightarrow b} f (x)[ $ | $ ]\lim\limits_{x \rightarrow b} f (x);\lim\limits_{x \rightarrow a} f (x)[ $ |
On sait que :
$$
\begin{array}{rlll}
& \lim\limits_{x\rightarrow \color{green}{1^+}}\frac{1}{x-1}&=&\color{red}{+\infty} \\
\text{et } & \lim\limits_{x\rightarrow \color{orange}{+\infty}}\frac{1}{x-1}&=&\color{blue}{0}
\end{array}
$$
Donc pour tout $k\in]\color{blue}{0};\color{red}{+\infty}[$, l'équation $f(x)=k$ admet une unique solution $\alpha \in ]\color{green}{1};\color{orange}{+\infty}[ $